Article issu de La Parisienne avec AFP, 21 mars 2018 | 10h47
San Francisco devient ainsi la plus grande ville américaine à interdire la vente de fourrures neuves.
La ville californienne de San Francisco a votĂ© mardi lâinterdiction de la vente de fourrures nouvelles, devenant la plus grande ville amĂ©ricaine Ă adopter une telle mesure pour protĂ©ger les animaux.
« Pour soutenir ceux qui nâont pas la parole, mes collĂšgues viennent de voter Ă 10 contre 0 pour soutenir ma proposition dâinterdiction de la vente de vĂȘtements ou accessoires de nouvelle fourrure Ă partir du 1er janvier 2019 » a tweetĂ© Katy Tang, membre du conseil de surveillance de cette ville rĂ©putĂ©e pour ĂȘtre lâune des plus progressistes du pays.
« Plus de profits sur le dos – littĂ©ralement – des animaux », a ajoutĂ© Katy Tang, qui a proposĂ© la mesure.
⹠« Une victoire historique pour des millions dâanimaux »
Lâassociation de dĂ©fense des animaux Humane Society International (HSI) a saluĂ© sur son blog « une victoire historique pour des millions dâanimaux confinĂ©s cruellement et tuĂ©s pour leur peau ».
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Deux autres plus petites villes californiennes, West Hollywood et Berkeley, avaient dĂ©jĂ interdit la vente de nouvelle fourrure. Des interdictions de vente et dâimportations existent en Inde, Ă Sao Paulo, au BrĂ©sil, prĂ©cise le blog de Humane Society qui fait campagne pour lâinterdiction totale des ventes de peau et pelages dâanimaux.
Deux marques italiennes, Versace et Furla, notamment sous pression de la HSI, viennent dâannoncer quâelles nâutiliseraient plus de fourrure, venant allonger la liste des griffes Ă prendre un tel engagement (Armani, Calvin Klein, Hugo Boss, Ralph Lauren, Michael Kors ou encore Gucci). La fĂ©dĂ©ration internationale de la Fourrure sâest dite « déçue » de la dĂ©cision de Versace mais ne sâĂ©tait pas encore exprimĂ©e sur celle de San Francisco.
⹠« 50 millions dâanimaux assassinĂ©s de maniĂšre horrible chaque annĂ©e »
DâaprĂšs Humane Society International, le Royaume-Uni travaille Ă une interdiction nationale de la fourrure. La RĂ©publique tchĂšque, de son cĂŽtĂ©, a votĂ© pour interdire les fermes animaliĂšres destinĂ©es Ă lâindustrie de la fourrure, emboĂźtant le pas Ă lâAutriche, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas et Ă la Suisse.
DâaprĂšs Katy Tang, il y a « 50 millions dâanimaux assassinĂ©s de maniĂšre horrible chaque annĂ©e pour que nous puissions porter leur fourrure et avoir lâair Ă la mode ». « JâespĂšre que nous allons envoyer un message fort au reste du monde », a-t-elle ajoutĂ©, citĂ©e par le quotidien San Francisco Chronicle.
Certains vendeurs de San Francisco exprimaient leur frustration face au vote de la ville californienne : « Ăa va avoir un impact sĂ©rieux sur nous », a rĂ©agi Karen Flood, directrice gĂ©nĂ©rale de lâassociation commerciale du quartier commerçant dâUnion Square, interrogĂ©e par le San Francisco Chronicle.
Il était temps! A quand le reste du monde, y compris chez nous?
L’industrie de la fourrure provoque des dĂ©gĂąts environnementaux, est cruelle dans leurs pratiques, et gĂ©nĂ©ratrice d’une souffrance pas nĂ©cessaire chez des millions d’animaux. Ces animaux sont tous sensibles, au mĂȘme titre que ceux de compagnie tant aimĂ©s et pour qui on n’envisagerait jamais de tels actes: en cage toute leur vie, parfois si petites qu’ils ne peuvent pas se retourner, et mise Ă mort par Ă©lectrocution vaginale ou anale, gazage ou empoisonnement. Plus dâinfo : https://www.petafrance.com/nos-campagnes/habillement/la-barbarie-du-commerce-de-la-fourrure/
L’homme n’a plus besoin de cela, des alternatives existent depuis trĂšs longtemps. Lâargument Ă©conomique nâest alors plus recevable. Lâindustrie doit se recycler afin dâopĂ©rer une transition vers des produits Ă©thiques et durables. Quelques grandes marques prennent en compte la souffrance animale, mais il reste encore beaucoup Ă faire. Il s’agit d’un long combat, qui tarde Ă arriver Ă terme.
Face Ă un gouvernement qui a balayĂ© cette semaine les propositions de lois visant la protection des animaux, il sâavĂšre plus que jamais nĂ©cessaire que les citoyens agissent. Tous ensemble on peut agir pour les animaux et la planĂšte.
Bravo Ă San Francisco pour cette excellente mesure ! La France s’honorerait Ă suivre cet exemple et Ă interdire l’Ă©levage des animaux pour leur fourrure ainsi que toute commercialisation de la fourrure.